«LES PARTIS POLITIQUES SONT ALLERGIQUES À LA PARITÉ»
La sociologue Selly Ba a passé en revue la parité mardi, à l’occasion du séminaire de formation sur la participation des femmes sur le plan politique et les violences faites aux femmes, organisé par l’institut panos Afrique de l’ouest (Ipao)
La sociologue Selly Ba a passé en revue la parité hier à l’occasion du séminaire de formation sur la participation des femmes sur le plan politique et les violences faites aux femmes, organisé par l’institut panos Afrique de l’ouest (ipao). Dr Selly Ba a relevé que sur les 552 communes, il y a que 13 femmes maires.
La participation de la femme sur le plan politique est toujours faible, malgré les nombreuses avancées qui ont été notées avec le vote de la loi sur la parité en 2010. Une loi controversée puisque beaucoup de personnes étendent ses prérogatives jusqu’à la vie de couple.
Dans sa communication, la sociologue, Dr Selly Ba est revenue largement sur la parité. Selon elle, le bilan de la parité est mitigé. «Le parlement actuel comprend 43% de femmes. Sur les 552 communes, il n’y a que 13 femmes maires. Il n‘y a que deux femmes président de conseil départemental(4,8%) à Bambey et Tivaouane. Les partis politiques sont allergiques à la parité», regrette-t-elle.
A l’en croire, la parité est juste un moyen qui permet d’atteindre l’égalité de genre. «La parité a permis de hisser le Sénégal notamment, le parlement a un bond de 20 points. Avant la loi sur la parité, on était à 20% de femmes au niveau de l’Assemblée nationale et c’est la parité qui nous a permis d’être à 43%. Elle a aussi créé une prise de conscience chez certaines femmes qui sont désormais déterminées à bousculer leurs homologues masculins dans les instances de prise de décision», dit-elle.
La sociologue souligne que malgré la loi, l’objectif est loin d’être atteint. «Nous n’avons pas encore les 50% à cause du mode de scrutin. Il y a une méconnaissance de la loi sur la parité qui concerne que les instances électives et semi électives», reconnaît Dr Selly Ba.
Selon la sociologue, la finalité du texte était de prendre en compte les besoins spécifiques des femmes mais le constat est que même les députés ne comprennent pas l’enjeu de cette loi. Une stratégie de communication, selon elle, est nécessaire et importante pour mieux faire connaître les enjeux et l’apport de cette loi dans notre quotidien. Cependant, la loi fait face à des défis. «L’existence de sièges impairs a des conséquences sur les résultats du scrutin majoritaire qui est en défaveur des femmes. On remarquera, par ailleurs, que le fort taux de femmes élues ne se reflète pas dans les bureaux des institutions. Les postes de présidents de conseil, maires et adjoints aux maires sont largement occupés par les hommes. Ce sont des défis qu’il faudra relever», prône t-elle.
Seneplus
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