Il y a 40 ans, disparaissait le premier secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) Diallo Telli, au camp Boiro, à Conakry

1er mars 1977, 1er mars 2017. Voilà 40 ans que Boubacar Diallo plus connu sous le nom de  Diallo Telli  a rendu l’âme à la cellule 52 du célèbre camp Boiro.  40 ans après la disparition du cadre guinéen à la fin des années 50 mediaspost.com revient sur la vie et l’œuvre de celui qui a été le premier secrétaire général de l’Organisation de l’Unité Africaine (Oua) actuelle l’Union africaine (Au), dont la présidence est assurée depuis  le 30 janvier dernier par l’actuel président de la Guinée, le Pr Alpha Condé.   

Ça fait aujourd’hui 40 ans, jours pour jour, que disparaissait, dans des conditions atroces, Boubacar Diallo plus connu sous le nom de Diallo Telli. Le premier secrétaire général de la défunte Organisation de l’unité africaine (OUA) a rendu l’âme dans la matinée  du  1er mars 1977 dans la cellule 52 du triste célèbre « laboratoire de la mort » du régime de Sékou Touré : le  Camp Boiro, de  Conakry. Telli a été arrêté dans la nuit du 18 au 19 juillet 1976, à son domicile se trouvant  juste au-delà du mur du camp Boiro. Il est arrêté dans un contexte où son nom circulait un peu partout pour une candidature africaine au poste de secrétaire général de l’ONU. Le 9 août sont diffusées en public, d’après certains témoignages, les premières « confessions » de Diallo Telli,  sur «le complot peul », qui est à l’origine de son arrestation. Mais,  aux yeux de Sékou Touré, instigateur de ce concept ethiniciste, les « confessions » sont insuffisantes. Dès lors, l’homme qui a eu le culot en 1958 de dire non au général De Gaulle, lors du référendum,  a demandé  à ce que cet « ingrat » soit « réinterrogé » une seconde fois . Une requête que le comité révolutionnaire, dirigé par son jeune frère,  Ismaël Touré, n’a pas tardé à exécuter.

Selon quelques extraits du fond d’archives de la Guinée, le comité révolutionnaire a  employé les méthodes qu’il faut. C’est ainsi que le 22 août de la même année, «de nouveaux aveux encore plus invraisemblables que les premiers sont diffusés ».

Diallo Telli  aurait finalement reconnu, selon la version du régime, avoir été recruté pour la CIA par Henry Kissinger lui-même, et devoir prendre la tête d’un gouvernement favorable aux intérêts occidentaux. Ce,  après avoir éliminé Sékou Touré et mis fin à la Révolution. Cet «aveu »  ouvre la porte de la redoutable prison du camp Boiro. Diallo Telli  devient ainsi le pensionnaire de la cellule 52 du camp Boiro. Il y a été transféré deux semaines auparavant, et la lettre D tracée sur la porte métallique hermétiquement close de sa cellule indique «Diète noire ». Cela signifie, dans le jargon du « laboratoire de la mort » ni nourriture ni eau. Cependant seuls  l’air, la lumière et les rumeurs du camp pénètrent les cellules.

 

Un mois plus tard, c’en sera fini de Diallo Telli. Le laboratoire de la mort a fini de broyer sa proie.

Lors de l’installation de la II em République,   beaucoup de disparus ont été  réhabilité. C’est ainsi qu’un boulevard  porte le nom de Diallo Telli. Des livres sont  aussi écrits sur sa vie et sur sa mort. Il en est de meme pour  un club de réflexion qui  prend son nom en 1996, ainsi qu’une Fondation Diallo-Telli est créé en 1998. Un prix Diallo-Telli est décerné.

Mais, au sein des organisations  Africaines, le nom de celui qui fut le premier et très brillant secrétaire général de l’OUA,  ne  retentit pas assez lors des sommets. Même lors du  28e sommet des chefs d’État de l’Union africaine à Addis-Abeba, qui a vu l’élection du  président guinéen Alpha Condé à la présidence tournante de l’ Ua.

Et pourtant, Diallo Telli fut, d’après plusieurs écrits, un excellent élève. Ainsi à Mamou à l’École normale William-Ponty à Dakar, en passant par Conakry, le natif de Porédaka a passé une belle carrière. Diplômé de l’École nationale de la France d’outre-mer à Paris, Diallo Telli devient magistrat au Sénégal. Il devient par la suite le secrétaire général du Grand Conseil de l’Afrique-Occidentale française. C’est ce poste qui lui a permis de rencontrer Sékou Touré, en 1957 à Dakar. Après le référendum de 1958, Diallo Telli a pris l’option  de rentrer au bercail pour se mettre au service de son pays.  Une fois au bercail,  Sékou Touré, conscient de son potentiel,  le charge de faire admettre la Guinée à l’ONU. Ce que ce haut cadre est parvenu à faire en quelques semaines. Ce, malgré « les manouvres dilatoires de Paris », selon les écrits portant sur la vie et l’œuvre de Diallo Telli. Ce magistrat a eu également à occuper les fonctions d’ambassadeur de la Guinée à Washington. Des Nations unies, Telli s’affirme vite au sein du groupe afro-asiatique. C’est qui a fait que son nom s’est imposé en 1963, lors de la création l’OUA devenu le 9 juillet 2002 à Durban l’Union africaine (UA). Il en sera le secrétaire général pendant deux mandats, jusqu’en 1972.

Par mediaspost.com

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