Sadio Mané raconte sa fugue pour rejoindre Dakar: « J’ai tout préparé minutieusement, en sachant que je n’avais pas du tout d’argent »
Meilleur joueur 2019 de SO Foot, Sadio Mané est aujourd’hui à la Une du magazine français. « Sadio Mané, itinéraire d’un champion » retrace le parcours de l’attaquant sénégalais qui est né dans le sud du pays, à Bambali. Il revient sur ses débuts difficiles, son amour pour le football et cette fugue qui l’a mené très loin.
« Quitter l’ombre de l’arbre à palabres »
Avant d’être considéré comme un « cadeau de Dieu » au Sénégal, Sadio Mané a dû faire tomber des barrières, avec le consentement ou non de son entourage. « C’était dur pour moi, car je me sentais un peu seul. Je ne comprenais pas pourquoi on ne m’autorisait pas à vivre mon rêve. » Ce chemin a commencé à quelque 4500 kilomètres d’Anfield, à Bambali, localité posée sur les rives du fleuve Casamance. Là-bas, dans des territoires où musulmans et chrétiens cohabitent, ce fils d’imam a dû sans cesse pousser sa famille à croire en ses rêves de footballeur. « Je suis né dans un village où il n’y a jamais eu de footballeur ayant participé aux grands championnats, expliquait-il au Bleacher Report. Quand j’étais petit, mes parents pensaient que je devais étudier pour devenir professeur. »
Bonne conduite et prise de conscience
Adolescent, il prend son baluchon et met le cap sur Dakar, la capitale. « J’ai tout préparé minutieusement, en sachant que je n’avais pas du tout d’argent. La veille, j’ai caché dans les herbes hautes, devant la maison, mon sac de sport avec des affaires pour ne pas me faire surprendre en partant. Et tôt le lendemain matin, vers 6h, j’ai filé sans prévenir personne, sauf mon meilleur ami. » Ce dernier, sous pression, finira par vendre la mèche, la famille étant trop inquiète. Mais Sadio était déjà bien loin et cherchait déjà à intégrer les équipes de Dakar. Retour donc à la case départ, mais un deal est passé avec sa mère : ok pour jouer au foot, à condition de continuer ses études et de rester un bon musulman. S’il s’arrêtera à la classe de troisième, il ne manquera plus jamais une des cinq prières de la journée.
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