Pr MOUSSA SEYDI ENVISAGE LE CONFINEMENT
« Les cas communautaires doivent inquiéter tout le monde ». L’alerte est lancée par le professeur Moussa Seydi, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Fann. Il préconise des mesures « extrêmement hardies » contre ces cas. Faute de quoi, signale-t-il, « c’est la catastrophe assurée ». Le spécialiste, s’exprimant au micro de la RTS, n’exclut plus le confinement général.
TRANSMISSION COMMUNAUTAIRE
« Les cas communautaires ou cas locaux sont des cas qui doivent inquiéter tout le monde. Hier seulement je lisais un message très récent du Directeur général de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), qui disait que dans nos pays nous ferions mieux de prendre les mesures extrêmement hardies pour éviter de vivre ce que les Européens vivent. Moi j’ai toujours dit à tout le monde qu’il faut être le plus extrémiste possible dans cette épidémie. C’est ce que les Chinois ont fait. Donc, il faut prendre des décisions extrêmement hardies par rapport à cette transmission dite communautaire. Si on ne le fait, on peut se lever un bon jour et avoir 10 000 cas. Ça, c’est certain. »
VERS UN CONFINEMENT ?
« Le discours du Directeur de l’OMS disait quelque part qu’il fallait rechercher activement ceux qui avaient la maladie, qu’il fallait des mesures agressives pour les rechercher et les retrouver. Il fallait prendre les contacts et les mettre en quarantaine. Vraiment, même ceux qui viennent de l’étranger, on devrait systématiquement les mettre en quarantaine, et la décision a été prise mais peut-être si ça continue, en tout cas moi, je proposerais des mesures beaucoup plus draconiennes encore. Un confinement ? Peut-être il faudrait que les gens ne sortent même pas le jour. Peut-être on pourrait leur donner 02 heures de temps pour sortir dans la journée, faire ce qu’ils ont à faire, et retourner chez eux. Mais si on tergiverse, je vous garantis que c’est la catastrophe assurée. »
PROGRESSION DE LA MALADIE
« Tant que ça ne dépasse pas un certain nombre, il n’y a pas lieu de s’inquiéter, je l’ai dit depuis le début. Vous voyez aujourd’hui on a dépassé la centaine de malades, et Alhamdoulilah on a aucun décès. Si le nombre de cas augmente, ce sera la catastrophe. Et ce nombre de cas ne peut augmenter de manière importante qu’à travers cette transmission communautaire. »
Depuis le premier cas enregistré le 3 mars dernier, le Sénégal a franchi la barre des 100 cas de contaminations, avec 112 malades sous traitement, et 18 guérisons. Sur le bilan global de la situation virologique, 130 cas ont été dénombrés, à ce jour, dont 9 issus de la transmission communautaire. Pour ces cas, l’origine de la contamination est inconnue. Le ministère de la Santé et de l’Action sociale renouvelle sans cesse son appel au respect des mesures de prévention.
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