UN PROGRAMME SPECIAL SOLLICITE POUR LES ILES, DONT NIOMOUNE
Au-delà de ses problèmes d’enclavement, de manque d’eau et d’électricité, sans oublier la raréfaction des ressources naturelles, l’ile de Niomoune, dans la commune de Kafountine, département de Bignona, souffre de l’absence de l’autorité administrative. C’est le triste constat fait, le jeudi 8 octobre, par deux mouvements citoyens, à savoir Action citoyenne pour le développement (Acd) de la Casamance et Vision citoyenne, qui n’ont pas manqué de solliciter de l’Etat un programme spécial pour les iles du Sénégal.
Située en Basse-Casamance, dans la commune de Kafountine, département de Bignona (Ziguinchor), l’ile de Niomoune semble être oubliée par les autorités du pays. Ou du moins, c’est le constat fait par deux associations de la société civile basée en Casamance, après une visite dans le village insulaire.
Joint au téléphone le jeudi 8 octobre, à la suite dudit déplacement dans l’ile, le Viceprésident du mouvement “Action citoyenne pour le développement“ (Acd) de la Casamance a listé une panoplie de problèmes que rencontrent les populations de Niomoune.
En effet, Samori Djibril Touré explique que le village souffre d’un enclavement sans précédent, car pour se rendre à Ziguinchor, il ne faut pas moins de 4 heures de pirogue. Pis, se désole-t-il, la nappe phréatique n’est pas profonde, causant ainsi un problème d’eau potable. A cela s’ajoute, selon lui, le problème de l’électricité pour le chargement du matériel électronique, même s’il reconnait l’existence de lampadaires pour l’éclairage public. L’autre problème majeur que rencontrent les populations de Niomoune, selon Samori Djibril Touré, c’est l’indifférence des autorités locales face aux difficultés des villageois.
Tout en rappelant que Niomoune vit de la riziculture hivernale et de la pêche, il raconte que récemment les populations étaient confrontées à un problème de pêche illicite. Malheureusement, a-t-il déploré, lorsque les pêcheurs ont été pris en flagrant délit, à savoir des Maliens qui utilisent des produits toxiques pour pêcher, non seulement les autorités n’ont pas effectué le déplacement pour constater les dégâts, mais elles ont exigé la libération des pêcheurs maliens. La raison avancée par les autorités, selon lui, c’est le manque de moyens pour effectuer le déplacement dans l’ile.
Même son de cloche pour le Coordonnateur de Vision citoyenne, un autre mouvement citoyen venu rendre visite aux populations de l’ile de Niomoune. Madia Diop Sané se désole d’avoir constaté une population qui souffre le martyr, car elle manque de tout et qu’elle est oubliée. Pis, il a déploré l’absence de l’autorité administrative dans la localité, obligeant les populations à faire des kilomètres pour faire enregistrer leurs enfants dans le registre national. Fort de ce constat désolant, Madia Diop Sané qui informe que ce déplacement à l’ile de Niomoune entre dans le cadre d’un programme de visite de toutes les iles du Sénégal, particulièrement celles de la Casamance, a interpellé l’Etat du Sénégal. Le Coordonnateur de Vision citoyenne a rappelé que les iles sont partie intégrantes du Sénégal et que les insulaires doivent bénéficier du même traitement que les autres Sénégalais. Il n’a pas manqué d’inviter l’Etat à mettre en œuvre un programme spécial pour toutes les iles du Sénégal.
sud quotidien