Villages de reclassement social : promesses d’une aube nouvelle
La décision du Président de la République de supprimer définitivement le statut social des villages de reclassement des lépreux, lors du Conseil des Ministres du 3 février 2021, devrait mettre fin à une anomalie, à une inconvenance qui dure depuis des années. La lèpre éradiquée depuis 2015, les villages qui accueillaient les malades continuent d’exister sous le régime d’une loi obsolète datant de 1976. Les habitants ont réussi à repousser les affres de la stigmatisation pour se construire des destins honorables. L’Etat sème ainsi des graines dans les sillon s déjà tracés par ces âmes éprouvées qui se sont déjà donné les moyens d’embrasser des horizons moins sombres. Dans ces villages, il y a de la vie. Macky Sall veut, à travers l’abrogation de la loi de 1976 qui les a créés, conférer à ses occupants la dignité dont ils sont revêtus. Voyage dans ces espaces de vie.
La lèpre, un vieux souvenir à Djibélor
Djibélor, qui scrute l’horizon avec espoir. Ce village de reclassement social avait déjà commencé à embrasser une ère nouvelle qu’il espère plus florissante avec la volonté du Chef de l’Etat de supprimer ce statut peu valorisant.
Fondé avant l’indépendance du Sénégal, le Village de reclassement social (Vrs) de Djibélor, longtemps séparé des autres localités des communes de Niaguis et de Ziguinchor, est devenu, avec le temps, une seule et unique famille de plus de 350 personnes. Quand on évoque ce nom, les pensées vont directement au village de reclassement social. D’ailleurs, raconte-t-on, il fut un moment où certains avaient même peur de prononcer ce nom. De loin, le village donne l’impression d’une petite cité qui refuse de grandir. Mais, sur place, on se rend compte de l’immensité du site. Bâti sur un titre foncier (obtenu le 1eraoût 1950) d’une superficie de trois hectares et ceinturé par de géants manguiers, ce Vrs, accueillant des lépreux, s’agrandit chaque année. A l’entrée du village jouxtant la route nationale qui mène à Cap Skirring, une petite pente latéritique sépare la route des habitations. Sur place, un village en plein essor. La lèpre est un vieux souvenir. L’activité économique y est même très dense. Entre horticulture, maraichage, arboriculture, Djibélor revit. Ici, les occupants n’ont rien à envier aux autres villageois. Ils ont de l’eau potable, de l’électricité et leurs enfants vont à l’école.
S’il est vrai que la vie s’est beaucoup améliorée dans cette localité, les infrastructures sanitaires restent un gros défi. Selon Moussa Faye, chef du village, il n’y a ni poste de santé ni maternité. Pour se soigner, les populations sont obligées de faire jusqu’à 7 km pour se rendre au poste de santé le plus proche. «Nous avons vécu une situation très compliquée. Les gens nous fuyaient. Nous étions très mal traités par nos propres concitoyens. C’était trop difficile. Nous avions été isolés du reste des populations et continuons de l’être même si nous y vivons avec nos familles. Aujourd’hui, il est vraiment temps que l’État du Sénégal pense à supprimer ce statut de village de reclassement social. Cela nous permettra encore de vivre plus heureux», confie-t-il.
Lueur d’espoir
C’est avec soulagement que Djibélor a accueilli la décision du Chef de l’État, Macky Sall, d’en finir avec les Vrs. Si l’on en croit le chef de village, il n’y a plus de malades dans la localité. «Nos enfants sont nés ici. Ils ne connaissent que ce village. Si on nous demandait de partir un jour, je suis persuadé que personne ne quitterait ce village. Certes, la maladie nous a laissé des séquelles. Mais, nous sommes tous guéris. Nos enfants et petits-enfants sont en bonne santé. Donc, il n’y a pas de raison qu’on continue de nous traiter de village de reclassement social. Nous ne voulons plus de cette appellation», soutient celui qui fera bientôt 20 ans à la tête de Djibélor.
D’après les confidences du vieil homme, l’ancien Président de la République, Abdoulaye Wade, avait enclenché le même processus de suppression, mais cela n’avait pas abouti. Avec Macky Sall, Moussa Faye et les autres espèrent retrouver le sourire. Un renouveau qui permettrait, sans doute, d’effacer les stigmates d’un passé qui les hante. D’après Coumba Gadjigo, une résidente qui a souffert de la lèpre, cette maladie a été le pire moment de sa vie. «On ne choisit pas son destin. Le jour où les gens ont su que j’avais la lèpre, ils me traitaient comme si je n’étais pas un des leurs. Personne ne s’approchait de moi. La séparation était brutale. Seule ma petite sœur essayait d’entrer en contact avec moi. Le reste de la famille me fuyait. Aujourd’hui, je suis là. Je suis guérie. Ils le savent. Et je rends grâce à Dieu. Nous avons vécu dans la peur, la tristesse et l’angoisse. Maintenant, tout est derrière nous», se rappelle Mme Gadjigo. Admise dans ce Vrs depuis plus de trois décennies, cette mère d’âge mûr soutient que tout ce que Djibélor demande au Président Macky Sall, c’est de supprimer son statut de village de reclassement social, pour sonner le début d’une nouvelle ère.
Gaustin DIATTA
Mamadou Coly, le baobab de Djibélor
Sa terre d’accueil, c’est Djibélor. Y ayant rencontré son bonheur, le vieux Mamadou Coly ne compte plus retourner dans son terroir d’origine.
Quand, atteint de lèpre, le vieux Mamadou Coly devait quitter son Suelle natal, situé dans le département de Sindian, pour rejoindre le village de reclassement social de Djibélor, il n’imaginait pas un seul instant qu’un lien fort naitrait entre lui et ce patelin. Etant un des tous premiers occupants de Djibélor, il n’imagine plus quitter les lieux. Il souhaite tout simplement «mourir sur cette terre et y être inhumé». Malade, il a dû se battre corps et âme pour venir à bout de cette maladie qui semait l’inquiétude. Aujourd’hui, marqué par le poids de l’âge, le vieux garde intacte son énergie qu’il n’utilise que pour défendre les intérêts de Djibélor. Son Djibélor. Un dynamisme qui cache bien les stigmates d’un passé encore douloureux. Sérieusement atteint par la lèpre qui a déformé ses membres, le vieux, né en 1934, se souvient encore du jour où il a quitté sa famille pour un endroit qu’il ne connaissait pas. Le souvenir de la séparation avec ses proches constitue toujours un choc. «C’était très pénible, raconte-t-il. Quand je quittais mon village, mon père me disait que j’allais mourir de faim à Djibélor parce qu’il ne devrait y avoir personne pour s’occuper de moi. Il ne voulait pas que je sois interné à Djibélor. J’étais encore jeune. Moi, je n’avais peur de rien. Parce que je savais que j’allais y trouver d’autres patients. A l’époque, cette maladie était très méconnue des populations. Certains disaient même qu’elle était contagieuse. J’avais alors cette envie de protéger les autres. Voilà pourquoi j’avais décidé de partir. Aujourd’hui, je ne regrette rien du tout», lance, avec assurance, Mamadou Coly. Le temps lui a donné raison.
Mourir avec ses souvenirs et ses joies
Et aujourd’hui, son terroir, c’est Djibélor. Même guéri, il ne compte plus retourner à ses origines. «C’est Djibélor qui m’a couvé», dit-il. Et, c’est ici qu’il veut être inhumé. Son souhait le plus ardent, c’est d’être aux côtés de ceux-là avec qui il a eu à partager les pages les plus sombres de sa vie. «Quelqu’un, ajoute-t-il, a une fois essayé de me faire retourner au village. En contrepartie, il a proposé de m’installer une boutique. Mais, j’ai dit non. Je préfère rester ici. Les gens nous ont stigmatisés, rejetés et traités de tous les noms. Quand les mangues tombaient, les gens de Ziguinchor refusaient de les consommer par peur d’être contaminés. Tout ça, c’est fini maintenant. Et je ne souhaite pas quitter cet endroit même si on me proposait des millions de FCfa », souligne-t-il. La stigmatisation, le vieux Coly l’a vécue. «Un jour, renseigne-t-il, quelqu’un m’a dit que si je mourais, il n’y aurait personne pour s’occuper de ma dépouille parce que j’étais malade de la lèpre.» Âgé aujourd’hui de 87 ans, Mamadou Coly se bat aux côtés de ses pairs pour l’extension de leur village ; un projet qui leur est si cher, mais freiné par une excavation située à l’extrême nord du village. Aujourd’hui, le vieil homme et tous les villageois veulent que ce site soit remblayé, au grand bonheur des habitants.
Gaustin DIATTA
A Mballing, de l’eau a coulé sous les ponts
Le passé les a éprouvés. Ils se battent pour améliorer un présent encombré de vestiges d’hier. Le futur, les habitants de Mballing l’envisagent beaucoup plus sereinement.
A quelques encablures de la commune de Mbour, sur la route de Joal-Fadiouth, le village de Mballing est rendu célèbre par le site de transformation des produits halieutiques vers lequel convergent, chaque matin, des centaines de femmes des localités environnantes. Mais, le contexte de l’édification du village en 1955 est moins glorieux, puisque choisi alors pour regrouper les malades de la lèpre. Les premiers résidents y ont débarqué dans la nuit du 13 au 14 juillet de cette année, se remémore le Chef du village, Assane Kadam, qui faisait partie des «122 premiers habitants du village». Son père était réquisitionné pour aider les médecins français à maîtriser les malades qui étaient agités quand on les traitait. Il renseigne que les premières constructions étaient constituées de «cinq bâtiments pour loger les malades, du poste de santé et du logement de l’infirmier». Plus tard, en 1976, une loi en a fait un Village de reclassement social. Un statut peu valorisant pour le site et ses habitants. L’abrogation de cette loi, comme instruit par le Chef de l’Etat, devrait les ravir. Selon ses habitants, cette décision devrait corriger une injustice vécue depuis des décennies. Car, la localité n’a presque plus rien d’un village d’internement de «malades bannis» de la société. Hormis les vestiges de leurs installations (bâtiments) et quelques (vieux) mutilés à peine visibles dans la localité, un vent de normalité souffle dans le village où les quelques 6.000 habitants s’activent principalement dans «la pêche, l’agriculture, le commerce», renseigne son chef. Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.
Un collège d’enseignement moyen érigé en 2007 qui porte le nom de l’ancien chef du village, Cheikh Moussa Kadam, deux écoles élémentaires (Mballing 1 et 2) depuis 1961, une maternelle, deux écoles arabes, une savonnerie, un groupe d’épargne et de crédit, un poste de santé aux normes de l’Oms, une maternité, un centre commercial, un débarcadère de pêche, entre autres, sont construits dans le village. Des infrastructures sociales de base qui ont ainsi permis l’éclosion de plusieurs fils du terroir, nombreux à réussir puisqu’on y retrouve des médecins, des enseignants à l’université, de hauts fonctionnaires ainsi que des cadres intermédiaires, soutient Abdou Khadre Dione, malade blanchi de la lèpre et enseignant à la retraite. Pour lui, «Mballing a tout pour permettre la réussite de ses enfants».
Un village à l’avant-garde du «combat abolitionniste»
Aux yeux du vieux Dione (70 ans), les changements sont nombreux. «Dans un passé récent, le village n’était pas électrifié, il n’y avait pas d’eau courante. Il n’y avait que trois bornes fontaines. Maintenant, tout a changé et nous disposons de tout cela. Les jeunes qui ont étudié dans cette école sont devenus des personnalités. Il y a des cadres dans diverses sphères : administrateurs civils, médecins, inspecteurs du Trésor, professeurs d’université, cadres intermédiaires, etc. Ils ont changé la physionomie du village en construisant de belles bâtisses», se félicite-t-il.
Des avancées au plan social qui expliquent la détermination des résidents à vouloir faire abroger la loi jugée discriminatoire. Les habitants de Mballing sont pionniers dans ce combat autour duquel ils ont fini de rallier les habitants des autres Vrs, à travers une large alliance. «Depuis 1992, nous remuons ciel et terre pour cela. On a tenu beaucoup de rencontres avec tous les villages pour que ce statut change», a dit M. Kadam. Il estime que les habitants ne se sentent même pas dans un village de reclassement. «Même s’il n’est pas encore abrogé, cela se trouve dans l’angle mort de notre rétroviseur. Car, nous avons tous les atouts d’une grande ville», a martelé l’ambulancier du village qui, à 67 ans, a été tour à tour auxiliaire des Douanes, agent d’Air Afrique et agent de génie civil. Diverses actions des autorités ont permis de doter le village d’infrastructures qui ont favorisé l’épanouissement des habitants, en particulier dans la prise en charge de la scolarité des enfants, la construction de logements sociaux… Le chef de village jubile déjà à l’idée de voir le statut de Vrs abrogé. Assane Kadam promet d’ailleurs de «faire signer au Chef de l’Etat le livre d’or du village pour cet acte de haute portée».
Ousseynou POUYE
ABDOU KHADRE DIONE, PRESIDENT DE L’ANDLBS
«L’abrogation annoncée de la loi de 1976 est une victoire des résidents»
Président de l’Association nationale pour le développement des lépreux blanchis du Sénégal (Andlbs), Abdou Khadre Dione, se réjouit de la décision du Président de la République de supprimer définitivement le statut des villages de reclassement social des lépreux. «Nous nous réjouissons de ces avancées. C’est une importante décision que nous saluons. Je considère que c’est une victoire des résidents des Vrs, mais également une victoire de la Fédération sénégalaise des associations de personnes handicapées à laquelle sont affiliés plusieurs groupements.» Même si l’abrogation de cette loi de 1976 ne devrait pas changer grand-chose dans la vie des résidents à court terme, la dignité retrouvée est déjà une avancée pour ces villages victimes de la stigmatisation des années durant. O. POUYE
TEUBI
Une nouvelle vie a démarré
Au village de reclassement de Teubi, l’émancipation des habitants est le présage d’une vie meilleure.
Donnant sur la transgambienne, à l’entrée de Teubi, le village de reclassement éponyme est sur le point de perdre sa vocation primaire. La majorité de ses occupants est décédée, laissant derrière des descendants qui doivent lutter pour leur survie. «Ils sont encore là-bas à la sortie du village», répond, avec presque dégoût, Bakary Sané, à la question de savoir si le village de reclassement social (Vrs) existe toujours. Le Chef du village de Teubi ne veut même pas entendre parler de ces résidents, autrefois isolés dans de petites cases, à cause de leur maladie : la lèpre. Dans cet endroit, les formes de construction se sont succédées au fil des années avec les différents partenaires, 27 cases bâties par le Lions clubs en 1979, 2 bâtiments avec la Dahw en 2008 et 10 maisons en 2009 prévues par l’Etat du Sénégal pour abriter une famille large.
Ce lieu où est dressé le Vrs abritait la seule école qui polarisait toute la zone. Nombreux sont les fils de Teubi qui l’ont fréquentée. Par ailleurs, «la mort tragique d’un instituteur a provoqué sa fermeture en 1946, écourtant le cursus de la plupart des apprenants», raconte Doudou Sané, un des notables du village. Il venait juste de son verger où il a entamé le défrichage de ses pommiers. Le souci de voir le bâtiment, jadis servant de salle de classe, se détériorer a favorisé sa transformation en un lieu de confinement pour les lépreux.
10 lépreux encore en vie
Aujourd’hui, ils sont dix lépreux, 4 hommes et 6 femmes, encore en vie. Le paradoxe est que le village est resté peuplé d’enfants adoptés et biologiques. Les naissances ont explosé dès que l’interdiction de procréer a été levée. Personne ne veut décliner le nombre exact d’âmes qui y vivent, ni Malang Sané, le chef du Vrs, encore moins ses acolytes.
Les lépreux bénéficient des aides apportées par l’Etat dans le cadre «des bourses de sécurité familiale, la carte d’égalité des chances et l’assistance médicale». Par contre, leurs descendants, des bras valides pour la plupart, n’ayant pas accès au foncier, sont condamnés à la débrouille. Les 4,5 hectares du domaine national affecté au Vrs en 2006 à usage agricole ne suffisent plus. «Nous sommes obligés de demander aux voisins de Colomba (village immédiat) des superficies pour cultiver. Malheureusement, dès que nous débarrassons l’aire de ses buissons et formons les sillons, ils viennent semer des noix d’acajou ; deux ans après, tu ne peux plus labourer cet espace», déplore Malang Coly. A 32 ans, ce fils de lépreux, né dans ce village de reclassement, a abandonné ses études à Dakar pour s’occuper de son père et de sa mère, tous atteints de la maladie. Du haut de ses 1m80, il s’investit dans la transformation du bois en charbon, une activité dont il reconnait l’illégalité.
Prise de pouvoir
En 1976, une loi instaure les Villages de reclassement social. Un statut qui évolue avec le temps. Et les malades se sont désignés même un chef de village. Une indépendance mal vue par les autochtones de Teubi, car «à force de créer Teubi 1, Teubi 2 et Teubi 3 (village de reclassement social), les politiques ont donné un pouvoir à ces gens-là», fustige Doudou Sané. Le chef de Teubi, quant à lui, estime que la fonction de chef attribué à un des lépreux a créé une certaine rivalité entre le village qu’il administre et le Vrs sur son territoire. Quoiqu’il en soit, en plus d’avoir retrouvé la santé, les lépreux continuent de s’émanciper. Selon Doudou Sané, même s’ils n’ont pas de terres, certains chefs de village de reclassement se permettent de participer aux réunions des chefs de village de la commune de Niamone. «Une prise de pouvoir qui a du mal à passer», confie-t-il.
Jonas BASSENE
Des léproseries aux espaces de vie
La lèpre se propageait petit à petit au Sénégal. Elle était alors incurable. Et il fallait trouver une solution, surtout pour l’endiguer et protéger ces malades, de plus en plus stigmatisés. Le Sénégal, alors colonie française, décide de les isoler dans des léproseries. En 1955, Mballing, dans le département de Mbour, est choisi pour en être l’espace pilote. Mais, soucieuses d’en faire plus que des sites d’internement de malades, les autorités d’alors décident, avec la loi n°79-03 du 25 mars 1976 sur le traitement de la lèpre et le reclassement social des lépreux guéris et mutilés et le décret d’application n°78-541 du 16 février 1978, de transformer les léproseries en villages de reclassement social. Ce n’est que quelques années plus tard que le destin de ces populations changera avec l’apparition d’un traitement contre la lèpre. Pour l’heure, le Sénégal compte officiellement neuf villages de reclassement social. Il s’agit de Mballing (Mbour), Koutal (Kaolack), Diambo (Podor), Peycouck (Mbour), Nemaba (Ziguinchor), Teubi (Bignona), Fadiga (Kédougou), Kolda et Djibélor (Ziguinchor) Ils regrouperaient plus de 10 000 habitants.
S’exprimant à l’occasion d’une cérémonie de remise de dons, Dr Arame Top Sène, Directrice générale de l’Action sociale au Ministère de la Santé et de l’Action sociale, annonçait déjà «un programme d’autonomisation pour ces villages qui se sont hissés au niveau des villes». «Nous avons pensé qu’il faut les renforcer, les intégrer au niveau de leurs communes d’origine. C’est à cause de cela que nous sommes en train de voir les services compétents pour savoir comment abroger la loi 76-03, pour que ces villages soient intégrés dans leurs communautés d’origine», avait-elle déclaré. Une décision que le Président de la République est décidé à matérialiser. En Conseil des Ministres, le 3 février 2021, le Président de la République, Macky Sall, a demandé «de procéder à la suppression définitive du statut social des villages de reclassement des lépreux», la lèpre étant éradiquée au Sénégal depuis 2015. Il a instruit le Ministre de la Santé et de l’Action sociale d’engager le «processus d’abrogation, avant la fin du mois de mars 2021, du cadre juridique relatif aux villages de reclassement social».
Le soleil.sn