Emmanuel Macron s’en prend à la fécondité des femmes africaines. Vidéo

À l’occasion d’une conférence de presse en marge du sommet du G20 à Hambourg, le 8 juillet, le président de la République, Emmanuel Macron, a livré des propos qui ont fait réagir les internautes mais aussi les médias français et étrangers.

Macron a fait des remarques controversées sur le continent et la fécondité des femmes, dans une vidéo de 28 secondes en marge du sommet du G20 à Hambourg en Allemagne.

« Le défi de l’Afrique, c’est totalement différent, c’est beaucoup plus profond, c’est civilisationnel, aujourd’hui », a déclaré le président français.

« Quels sont les problèmes en Afrique? Les Etats faillis, les transitions démocratiques complexes, la transition démographique qui est, je l’ai rappelé ce matin, l’un des défis essentiels de l’Afrique », renchérit Macron.

Et comme pour percer l’abcès, le chef de l’Etat français fait une comparaison qui a suscité beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux.

« Quand des pays, aujourd’hui, ont encore 7 à 8 enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser plusieurs milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien », dit-il.

Pour le chef de l’Etat, le développement de l’Afrique sera donc impossible tant que les femmes du continent continueront à avoir, comme il l’affirme, de nombreux enfants. Pourtant, aucun pays au monde n’a de taux de fécondité aussi élevé qu’il l’affirme, et même si le Niger ou le Burundi affichent des moyennes élevées (avec plus de six enfants par femme), la moyenne de l’Afrique sub-saharienne est de cinq enfants par femme – elle est d’ailleurs en très forte diminution, puisqu’elle était de 5,5 enfants par femme il y a dix ans.

Libération, a de son côté qualifié cette déclaration de « marotte », et repris les propos de la politologue Françoise Vergès, auteur du Ventre des femmes : «  On rend les femmes du tiers-monde responsables du sous-développement. En réalité, on inverse la causalité : la plupart des études prouvent aujourd’hui que c’est le sous-développement qui entraîne la surpopulation », explique-t-elle avant d’ajouter : « La théorie de la surpopulation évite aussi de questionner le rôle du colonialisme et de l’impérialisme dans la pauvreté. »

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