Décès à Dakar de Lamine Diack, ancien patron de l’athlétisme mondial

À 88 ans, Lamine Diack a tiré sa révérence dans son pays natal, le Sénégal. Président de la Fédération internationale de d’athlétisme (IAAF) entre 1999 et 2015, il avait été mis en examen, en novembre 2015, par la justice française pour corruption passive et blanchiment aggravé sur une affaire de dopage impliquant des athlètes russes.

Reconnu coupable, Lamine Diack avait été condamné, en septembre 2020, à quatre ans de prison dont deux fermes. L’ancien ministre sénégalais des Sports avait fait appel de sa condamnation.

Rentré au Sénégal en mai dernier

En mai dernier, à la suite de la levée de l’interdiction de sortie du territoire français dont il faisait objet, il était rentré au Sénégal après avoir versé une caution de 500 000 euros dans le cadre d’une deuxième affaire judiciaire en cours. Le Jaraaf de Dakar, club de foot dont il a été le président à deux reprises, dans les années 1970 et 2000, avait rassemblé la somme. Lamine Diack avait fait appel de cette condamnation et la date d’un nouveau procès restait à fixer.

Auparavant, une collecte avait été lancée par un collectif formé pour son retour depuis son arrestation en France et le Jaraaf avait décidé de ne pas attendre la fin de cette décision pour lui permettre de revenir auprès de sa famille. Il n’était pas revenu dans son pays depuis 2015.

« Oui, mon père vient d’être rappelé à Dieu. Nous aurions voulu qu’il continue de nous accompagner, mais il a tiré sa révérence. Le décret divin, nul ne peut y échapper », a confirmé son fils, Pape Massata Diack, ex-conseiller marketing de l’IAAF, qui a, lui aussi, été jugé à Paris pour corruption et blanchiment en bande organisée dans cette affaire.

Lamine Diack a mondialisé le premier sport olympique

La mise en examen dans une autre affaire, encore non jugée, avait, dans un premier temps, empêché Lamine Diack de rentrer au Sénégal. Il s’était vu confisquer son passeport dans le cadre du contrôle judiciaire imposé par les juges.

Dans ce second dossier, M. Diack avait été mis en examen depuis le 27 mars 2019, toujours pour corruption, dans le cadre des attributions des JO 2016 à Rio et 2020 à Tokyo, mais aussi dans les processus d’attribution des Mondiaux d’athlétisme de Pékin en 2015, puis des Mondiaux 2017 et 2019, pour lesquels le Qatar était candidat.

Malgré le terrible boulet de la corruption, Lamine Diack pouvait se flatter d’avoir mondialisé le premier sport olympique. Sur le plan comptable, les recettes de télévision et de sponsoring se sont ainsi élevées, en quinze ans, à plus d’un milliard d’euros. Un legs balayé par les affaires, qui ont causé la perte d’importants sponsors à la fédération internationale.

Un passionné de sports

Né en 1933, Lamine Diack a toujours été un passionné de sports. Jeune, il avait pratiqué le football, l’athlétisme, le volley-ball ou encore le basket. Plus tard, en 1958, Lamine Diack devient champion de France de saut en longueur avant d’obtenir un diplôme à l’École nationale des impôts de Paris en plus d’une licence en droit public. Une fois de retour au Sénégal, il devient inspecteur des impôts et domaines dans l’administration.

De 1964 à 1968, Lamine Diack est nommé directeur technique national du football sénégalais. Dix années plus tard, entré en politique, il est élu maire de Dakar de 1978 à 1980.

Parallèlement, il construit sa carrière dans le monde du sport. Après la présidence de la Confédération africaine d’athlétisme à partir de 1973, il intègre le Comité olympique national (CIO) en 1974, avant de le présider de 1985 à 2002. En 1987, il devient vice-président de l’IAAF et, en 1991, il en est le premier vice-président. C’est en 1999 qu’il prend la tête le la Fédération internationale d’athlétisme à la mort de Primo Nebiolo. Après sa mise en examen par la justice française, il avait démissionné de son poste de membre honoraire du CIO.

rfi

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