ENTRETIEN / Capitaine Silmang Ndong : « Croire à l’invincibilité de Salif Sadio c’est démissionner …Nos militaires sont mieux armés, donc point de négociations…Lavons l’affront! »

Militaire en guerre en Casamance depuis 1982, le capitaine Silmang Ndong, dans l’entretien qu’il nous a accordé, va libérer son cœur d’un poids qui ralentissait les battements.

Ancien parachutiste du 3ème bataillon d’Infanterie, ancien combattant d’Unité de la Compagnie de Protection et d’Honneur du bataillon Hors- rang (BHR) de Dial Diop, Silmang, la soixantaine révolue, en plus d’un moral au ras des pâquerettes, est d’avis que l’intégrité du territoire national est non négociable et qu’il faut, dare-dare, mettre terme aux soubresauts de Salif Sadio. Pour lui, il faut plus de volonté et d’engagement, les militaires d’aujourd’hui étant mieux armés que ceux d’hier, c’est à dire tout au début de la rébellion.

Dans cet entretien, le capitaine Ndong reviendra sur les moments les plus compliqués de sa présence en Casamance lorsque toutes les nuits, il devait souffrir les crépitements des mitrailleuses des rebelles. Son regret le plus amer reste, quand-même, l’arrestation il y’a quelques jours de 7 militaires Sénégalais enchaînés. Pour lui, Salif Sadio a jeté l’affront sur tout le peuple et il faut désormais penser à laver cet affront. « Il faut faire face et régler définitivement le problème. » Il regrette amèrement la malice de Salif Sadio et de ses camarades « De 1982 à nos jours, rien n’a vraiment évolué. À chaque fois que la rébellion a été malmenée, ils ont accepté de faire du cessez-le-feu. »

Quand la question lui est posée de savoir si Salif Sadio est invincible, le capitaine Ndong se voudra formel. «  Croire à ça, c’est démissionner! » Silmang laissera défiler dans son esprit les événements de Babonda de juillet 1996 quand le commandant Jean Baptiste Diédhiou le suppliait de le laisser au front pour mourrir à sa place pour ne plus se contenter de recevoir des comptes-rendus de sa part. Aujourd’hui qu’il ne peut plus être aux côtés de ses parents militaires en Casamance à cause de son âge avancé, notre interlocuteur a souhaité rendre hommage à ceux qui « peuvent chaque jour perdre la vie pour l’intégrité du territoire national »

« Eux comme moi avant, n’ont pas de vie de famille. Ils méritent le respect. » Il terminera, en bon militaire, par ce qui suit : « Un peuple, un but, une foi. On nous tue mais on ne nous déshonore pas! »

dakaractu

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