REPORTAGE. Mort de Benoit XVI : Rome et le Vatican se préparent à des funérailles inédites
À Rome, sur la place Saint-Pierre, on s’affaire pour préparer les funérailles du pape émérite Benoit XVI qui se tiendront jeudi 5 janvier.
Sur la place Saint-Pierre, à Rome, au milieu du flux incessant de touristes et fidèles venus saluer le pape émérite Benoit XVI, décédé samedi 31 décembre et dont le corps est exposé dans la basilique, des petits tracteurs tentent de se frayer un chemin. En quelques heures, ce mardi matin, ils ont déposé des milliers de chaises en plastique sur l’esplanade en vue des funérailles qui se tiendront jeudi 5 janvier. Au moins 60 000 personnes sont attendues.
Au même moment, de part et d’autre de la place, des techniciens mettent en route les écrans géants sur lesquels sera diffusée la messe présidée par François. Un événement inédit pour lequel le Vatican a dû tout inventer. Benoît XVI n’étant plus un pape en exercice, très vite, Le Saint-Siège a précisé que seules l’Italie et l’Allemagne seraient officiellement invitées. Et pour la liturgie, là encore il a fallu s’adapter. Si quelques éléments spécifiques au pontife régnant ont été modifiés ou retirés, la base reste la même, assure Matteo Bruni, porte-parole du Vatican.
Marco Politi, journaliste spécialisé sur l’actualité du Vatican, note quant à lui une « ambiguïté » dans ces funérailles. « Benoit XVI porte les vêtements pontificaux mais pas le pallium (une étoffe blanche marquée de cinq croix et réservée au pape) », explique-t-il en soulignant la volonté du Vatican de marquer la différence avec l’enterrement d’un pape régnant.
Au milieu des pèlerins et des touristes armés de leur perche à selfie, des policiers, carabiniers, gardes des Finances veillent au grain. Plus de mille agents ont été déployés depuis lundi pour surveiller la place accessible après deux contrôles de sécurité.
Aux abords de l’esplanade, une trentaine de volontaires, médecins, infirmiers et trois ambulances sont regroupés près d’une grande tente blanche. Prêts à intervenir. « Cela faisait des années que nous n’avions pas mis en place un tel dispositif sur la Place Saint-Pierre. Pour l’Angelus, généralement, on prévoit juste une ambulance », assure Domenico Antonio Ientile, directeur médical du service ambulancier. Toutefois, le médecin de 57 ans reconnaît que le dispositif est réduit par rapport à la béatification du pape Jean-Paul 2, en 2011. « La foule s’étendait sur toute la rue de la Réconciliation », la principale voie d’accès à la place Saint-Pierre, se souvient celui qui se dit fier de pouvoir encore contribuer à « la réalisation d’un événement historique ».
Dans les boutiques de souvenirs qui longent l’artère, on voit aussi un engouement mitigé. « On a ressorti le peu d’objets dédiés à Benoit qu’on avait en arrière-boutique mais on n’a rien commandé en plus car ça ne se vend pas », constate Patrizia, une vendeuse de 53 ans. Occupée à emballer des gadgets dans du papier à bulle, sa collègue s’immisce dans la conversation : « Hier encore, une touriste me demandait ce qui se passait », s’amuse-t-elle.
ouestfrance
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