États-Unis: ce que l’on sait de la destruction du ballon chinois
Pékin parle de « réaction excessive » après le tir qui a abattu un ballon chinois sans pilote localisé au dessus des États-Unis ces derniers jours. Un ballon espion, selon Washington. Le président américain, Joe Biden, a félicité les pilotes qui ont abattu l’engin chinois et son secrétaire à la Défense a donné des précisions sur l’opération.
Pour Lloyd Austin, le chef du Pentagone, le ballon chinois tentait d’observer des « sites stratégiques » aux États-Unis lorsqu’il a été repéré le jeudi 2 février. Il volait à très haute altitude au-dessus de l’État américain du Montana et notamment au-dessus d’un site de silos de missiles nucléaires. L’armée américaine a pu retracer le parcours du ballon, qui a survolé le pays une première fois en Alaska le samedi 28 janvier. Puis il a été observé au-dessus du Canada le lundi 30 janvier, avant rentrer de nouveau dans le ciel des États-Unis au niveau de l’Idaho, mardi 31 janvier.
L’aérostat était donc très surveillé. Restait à déterminer le moment et le lieu pour l’abattre. Cela s’est passé au large de l’État de Caroline du Sud à 11 km de la côte. Au-dessus de la mer donc et dans les eaux américaines. Le ministère américain de la Défense explique avoir voulu écarter tout risque pour les populations au sol. Le trafic aérien civil avait été préalablement suspendu dans trois aéroports dans les États de Caroline du Nord et du Sud par mesure « de sécurité nationale ».
Détruit par un F-22
C’est un avion de chasse furtif Lockheed Martin F-22 Raptor qui a été chargé de détruire en vol le ballon chinois qui se trouvait alors à 18 km d’altitude. Immédiatement a commencé une autre opération délicate : celle visant à récupérer en mer les débris de l’appareil abattu. Et ce afin de déterminer quels équipements il transportait, mais également quel type et quantité d’informations il a pu collecter.
Des « ballons de surveillance chinois ont transité brièvement au-dessus des États-Unis au moins trois fois durant l’administration précédente et une fois au début de cette administration, de ce que nous savons, mais jamais aussi longtemps », a précisé samedi un haut responsable américain.
De son côté, « la Chine exprime son fort mécontentement et proteste contre l’utilisation de la force par les États-Unis », a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant qu’il se « réservait le droit » de répliquer. Selon ce communiqué, Pékin estime que Washington a « réagi de manière clairement excessive » et a « violé gravement les pratiques internationales », selon la même source.
La Colombie a annoncé ce week-end qu’un ballon avait survolé son territoire, après l’alerte vendredi 3 février des États-Unis sur un « ballon de surveillance chinois » repéré au-dessus de l’Amérique latine. L’armée de l’Air colombienne a précisé que le ballon avait été décelé vendredi matin et surveillé jusqu’à ce qu’il quitte l’espace aérien national, et assuré qu’il n’avait à aucun moment « menacé » la sécurité et la défense du pays.
Le 3 février, « le Système de défense aérien national a détecté un objet au-dessus des 55 000 pieds d’altitude, qui est entré dans l’espace aérien colombien par le secteur nord du pays, se déplaçant à une vitesse moyenne de 25 nœuds et présentant les caractéristiques d’un ballon », avait indiqué samedi l’armée dans un communiqué.
La Force aérienne colombienne a ajouté qu’elle conduisait « des vérifications avec différents pays et institutions pour établir l’origine de l’objet ».
Vendredi, le Pentagone avait déclaré qu’un deuxième ballon de surveillance chinois avait été repéré survolant l’Amérique latine, au lendemain de la découverte d’un ballon similaire au-dessus des États-Unis.
Aucun détail sur la localisation de ce deuxième ballon ou sa trajectoire n’avait été alors donné.
L’armée américaine a abattu samedi, sur ordre du président Joe Biden, le ballon chinois qui survolait les États-Unis, provoquant de vives critiques de Pékin.
rfi
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