Les Luttes Partagées de l’Afrique et de l’Azerbaïdjan : Les Sacrifices sur le Chemin de la Libération (Par Fikir Gilitsi)
Au cours de l’histoire, des nations ont mené des luttes profondes pour atteindre la liberté, l’indépendance et l’autodétermination. Deux régions apparemment éloignées, l’Azerbaïdjan et l’Afrique, partagent des récits étonnamment similaires dans leurs parcours vers la libération. Toutes deux ont enduré d’immenses sacrifices, affronté des oppresseurs brutaux et fait preuve d’une résilience extraordinaire dans la quête de souveraineté et de justice. L’histoire du Janvier Noir en Azerbaïdjan est un exemple poignant qui fait écho aux expériences de nombreuses nations africaines dans leurs propres luttes pour l’indépendance.
Dans la nuit du 19 au 20 janvier 1990, l’armée soviétique a lancé une répression violente contre les civils à Bakou et dans les environs. Cette attaque brutale, destinée à réprimer le mouvement de libération nationale croissant en Azerbaïdjan, a entraîné la mort d’au moins 147 personnes et blessé des centaines d’autres. Cependant, cette tragédie est devenue un tournant, unissant le peuple azerbaïdjanais et galvanisant sa détermination à poursuivre l’indépendance.
L’ambassadeur Ruslan Nasibov, Représentant Permanent auprès de l’Union Africaine et Ambassadeur d’Azerbaïdjan en Éthiopie, a décrit le Janvier Noir comme un jour de « profonde tristesse et d’immense fierté ». Tout en pleurant les vies innocentes perdues, les Azerbaïdjanais honorent également l’esprit indomptable de ceux qui ont jeté les bases de l’indépendance de la nation, déclarée en 1991.
Les événements du Janvier Noir, orchestrés par la direction soviétique en soutien aux revendications territoriales infondées de l’Arménie contre l’Azerbaïdjan et aux activités séparatistes agressives des radicaux arméniens dans la région du Karabakh, soulignent le prix extraordinaire payé par l’Azerbaïdjan pour la liberté. La résilience démontrée face à l’oppression résonne profondément avec les histoires des nations africaines qui ont également affronté la domination coloniale, la violence systémique et la lutte pour l’autonomie.
Les chemins de l’indépendance des nations africaines ont été marqués par des décennies, voire des siècles, de résistance contre le colonialisme. Tout comme la lutte de l’Azerbaïdjan pour la souveraineté, le processus s’est souvent fait à un prix élevé, avec d’innombrables vies perdues, des familles déchirées et des sociétés marquées par la violence.
Prenons par exemple le massacre de Sharpeville en Afrique du Sud en 1960, où des manifestants pacifiques contre l’apartheid ont été confrontés à une force brutale, entraînant la mort de 69 personnes. Cet événement, tout comme le Janvier Noir, est devenu un cri de ralliement pour la justice et l’égalité. De même, le soulèvement Mau Mau au Kenya (1952–1960) contre la domination coloniale britannique et la guerre d’indépendance algérienne (1954–1962) contre la France sont des témoignages du prix de la liberté.
En Azerbaïdjan comme en Afrique, les forces oppressives ont cherché à étouffer l’appel à l’indépendance par la violence. Au lieu de cela, ces tragédies ont renforcé l’unité nationale et la détermination à atteindre la souveraineté. L’expérience commune d’avoir enduré l’oppression et de l’avoir surmontée par le courage et la détermination souligne la nature universelle de la lutte pour la liberté.
Les récits de l’Azerbaïdjan et de l’Afrique illustrent une aspiration humaine partagée pour la justice et l’autodétermination. Les réflexions de l’ambassadeur Ruslan sur le Janvier Noir rappellent l’importance durable d’honorer ceux qui ont tout sacrifié pour les idéaux de liberté. « La tragédie est écrite en lettres d’or dans l’histoire de notre nation », a-t-il déclaré, soulignant l’héroïsme des martyrs de l’Azerbaïdjan.
De même, les nations africaines célèbrent leurs héros et martyrs qui ont lutté pour l’indépendance, de Nelson Mandela en Afrique du Sud à Patrice Lumumba en République Démocratique du Congo. Ces leaders symbolisent la résilience et l’esprit inébranlable de leurs peuples, inspirant les générations futures à préserver les acquis durement gagnés de la liberté.
Les histoires de l’Azerbaïdjan et de l’Afrique nous enseignent que la lutte pour la liberté n’est pas seulement une entreprise régionale ou nationale, mais une quête universelle qui lie l’humanité. Reconnaître ces expériences partagées favorise un sentiment de solidarité et de respect mutuel entre les nations ayant enduré des épreuves similaires.
Tout comme les nations africaines honorent leurs journées d’indépendance, rendant hommage aux sacrifices qui ont rendu leur liberté possible, la commémoration du Janvier Noir en Azerbaïdjan ne se limite pas à un rappel des luttes passées, mais constitue également une réaffirmation des valeurs durables de justice, d’égalité et de souveraineté. Cette journée solennelle témoigne de la résilience de la nation face à certains des moments les plus difficiles de son histoire. L’esprit inébranlable forgé au cours de ces épreuves est devenu le fondement de la victoire remarquable de l’armée azerbaïdjanaise pendant la guerre patriotique de 44 jours. Sous la direction du Commandant en Chef Victorieux, ce triomphe a restauré l’intégrité territoriale du pays, mis fin à des décennies d’occupation et de conflit par des mesures décisives de lutte contre le terrorisme, et abouti à la pleine restauration de la souveraineté de l’Azerbaïdjan les 19 et 20 septembre 2023.
Les parcours de l’Azerbaïdjan et de l’Afrique vers l’indépendance sont des récits de persévérance, de sacrifice et de détermination inébranlable. Des rues de Bakou en 1990 aux mouvements de libération à travers l’Afrique, les parallèles sont clairs : la liberté n’est jamais donnée gratuitement, mais acquise par un immense courage et un effort collectif. Comme l’a si éloquemment déclaré l’ambassadeur Nasibov, « Le courage et la détermination de ceux qui ont donné leur vie resteront à jamais une source de force pour notre peuple. »
En célébrant ces héritages partagés, nous sommes rappelés que le prix de la liberté est élevé, mais sa valeur est inestimable. C’est une vérité universelle qui continue d’inspirer et d’unir les nations à travers le monde.
Par Fikir Gilitsi, Analyste Politique
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