L’Adep pour un audit de La Poste

L’Amicale des Diplômés des Ecoles des Postes (ADEP) a renouvelé dans une déclaration rendue publique ce mardi les propositions faites au Président de la République, Macky Sall d’instruire l’audit de la gestion de la Poste afin de connaître la destination véritable des fonds injectés et de déterminer les résultats de son utilisation.

Cet audit devra faire le point sur la véritable orientation stratégique de l’entreprise ; l’étendue, la nature et l’opportunité des recrutements en rapports avec les besoins et les capacités financières de La Poste ; l’équité et la transparence dans la gestion des carrières ; le respect des procédures administratives, comptables et financières, mais aussi la gestion et l’usage du patrimoine mobilier et immobilier ; les dispositions contenues dans certains contrats de partenariat (Postecash avec Numerhit, Assurance retraite complémentaire et assurance vie avec NSIA, etc.)les procédures de commande de biens et de service, les subventions et aides allouées à des personnes physiques ou morales.

Cet exercice devra aussi déterminer si les principes de neutralité et de transparence qui fondent toute administration publique sont respectés. Sans cet audit, le climat de suspicion et d’angoisse qui envahit les travailleurs de La Poste ne risque pas de s’estomper et la crédibilité des autorités continuera d’en pâtir.

Par ailleurs, l’ADEP se réjouit que des organisations syndicales montent au créneau pour participer au débat qu’elle a suscité sur la restructuration de La Poste que l’Etat a commencé à dérouler, sans l’implication des travailleurs, sur recommandation du Fonds Monétaire International (FMI).

La constance dans ce débat est la reconnaissance des difficultés financières inquiétantes de La Poste qui risqueraient de compromettre la viabilité de cette entreprise et l’avenir de ses travailleurs. De telles difficultés, exprimées dans les différentes revues du programme appuyé par l’Instrument de Soutien à la Politique Economique (ISPE)du FMI, ont aujourd’hui atteint un niveau insoutenable, justifiant des « mesures fortes de restructuration ».

Dans cette optique, l’Etat et la SN La Poste ont effectivement signé, en décembre 2017, une Convention de dettes croisées que certains préfèrent sciemment omettre le montant du reliquat dégagé en faveur de l’Etat chiffré à 174 milliards de FCFA.

Pour stopper ce financement de La Poste par le Trésor, en attendant le « Plan de restructuration qui sera préparé au plus tard en mars 2019 », l’Etat a pris les mesures urgentes ci-après, contenues dans la sixième Revue du programme appuyé par l’ISPE du FMI : la révision du mécanisme de la compense : il s’agit désormais de créer un compte spécial de garantie, ouvert à la BCEAO, approvisionné en permanence par Postefinances, permettant de rembourser immédiatement le montant des chèques CCP présentés en compensation débités sur le compte du Trésor  ; l’engagement de l’Etat d’utiliser une partie ou la totalité du reliquat de la dette pour recapitaliser la SN La Poste (Cf. La convention de dettes croisées) : ce qui constitue une simple opération comptable destinée à résorber le montant de la dette, mais ces capitaux fictifs ne feront qu’accentuer les problèmes structurels et financiers que connait La Poste.

IGFM

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