Guinée : des milliers de personnes de nouveau dans la rue « contre un troisième mandat » d’Alpha Condé
Des milliers de personnes ont manifesté ce jeudi 24 octobre dans les rues de Conakry contre une réforme constitutionnelle qui ouvrirait la voie à une éventuelle candidature d’Alpha Condé à un troisième mandat. La manifestation, qui avait cette fois été autorisée, s’est déroulée sans heurts, sous la surveillance d’une forte présence policière.
« Amoulanfe » (« ça ne passera pas ») scandaient les manifestants, ce jeudi 24 octobre, dans les rues de la capitale guinéenne. Le cortège, impressionnant, a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes qui ont répondu à l’appel du Front national de défense de la Constitution (FNDC) pour protester contre une réforme constitutionnelle qui ouvrirait la voie à une éventuelle candidature à un troisième mandat du président Alpha Condé. Les autorités évoquent 30 000 manifestants, les organisateurs en revendiquent 1,5 millions.
Et cette fois-ci, les leaders de l’opposition avaient le champ libre, puisque les cinq maires et le gouverneur de la ville de Conakry avaient autorisé la manifestation, contrairement à celles de la semaine passée, lors desquelles aucune demande formelle n’avait été déposée par les organisateurs.
À l’issue de deux jours d’intenses négociations avec les organisateurs, un consensus a pu être trouvé autour de l’itinéraire parti du rond-point de la Tannerie dans la haute banlieue (commune de Matoto) pour arriver à l’esplanade du Stade du 28 septembre (commune de Dixinn). Lorsque le cortège du président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, a quitté le domicile de ce dernier, aucun policier n’était visible aux alentours.
Des slogans hostiles au pouvoir
Nombre de manifestants se sont vêtus de rouge, symbolisant, selon le FNDC, le sang des manifestants tués la semaine passée, la colère contre les arrestations et le refus d’un changement de Constitution. « Non au 3e mandat. Non au référendum. Non à une nouvelle Constitution. 2020, un autre président », pouvait-on lire sur les pancartes.
« Nous sommes-là pour marquer notre opposition à un troisième mandat présidentiel, à la confiscation de nos droits, l’arrestation de Sanoh et de tous les autres membres du FNDC. Il faut que tout le monde se mobilise pour arrêter ce projet maléfique pour le pays », a précisé Baba Alimou Barry, responsable du Mouvement pour l’alternance en Guinée (MAG).
Jeune Afrique
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